-Vous êtes sortie diplômée de l'Ecole du Louvre puis de L'Icart, quel élément vous a amené par la suite dans le secteur de la mode ?
L’euphorie des années Jack Lang est un souvenir précieux : les artistes, les designers, les décorateurs, les graphistes considéraient le ministère comme un partenaire audacieux et engagé. La mode méritait la même écoute. A l’époque, la cour Carrée regorgeait de jeunes talents, des noms comme Veronique leroy, Isabelle Marant ou Olivier Guillemin qui venaient bousculer les conventions. Un nouveau chapitre de la mode parisienne s’amorçait, il était important de ne pas le laisser s’enliser dans l’underground. Les espaces “Créateurs” des grands magasins entrouvaient à peine leurs portes à cette nouvelle génération, prometteuse, électrique. Mais aucun relais ne se mettait vraiment en place pour soutenir leur vision alternative..
-En 1989, vous créez l'ANDAM, association nationale pour le développement des arts et de la mode, quels en étaient les objectifs premiers ? Quelle en a été l'évolution depuis ?
Depuis 20 ans, la même urgence sert de moteur à l’Andam : comment aider de jeunes créateurs à faire leur entrée sur la scène internationale de la mode. Comment attirer sur eux le regard des journalistes et des acheteurs. Comment gagner la confiance d’investisseurs financiers. En 1989, lorsque j’ai fondé cette association sous la double tutelle des ministères de la Culture et de l’Industrie, mon objectif était déjà de fournir à la mode les mêmes outils de promotion que ceux des arts plastiques. Pierre Bergé attentif à ce changement, séduit par cette énergie bouillonnante, observait avec attention ce changement. Lorsque je suis allée lui offrir la présidence de l’association, il a accepté avec une simplicité qui m’a émue, comme si cette mission que je lui proposais était une évidence. A partir de 1989, la commission chargée de l’attribution des prix a ainsi récompensé chaque année les talents émergents, sans jamais se tromper de priorités.
-Martin Margiela est le premier lauréat du prix destiné à lancer les jeunes noms de la mode contemporaine, quels en ont été à l'époque les critères de sélection ?
La première bourse de 100.000 F est restée mémorable. Elle a été attribuée à un créateur d’origine belge, dont la radicalité n’a depuis jamais déçu ses fans en 20 ans : Martin Margiela. L’Andam a aidé à designer la relève, en couronnant des noms tels que Jeremy Scott, Christophe Lemaire, APC, Viktor & Rolf, Bless, Gareth Pugh ou Giles, le lauréat 2009.
-Comment évaluez-vous l'industrie de la mode aujourd'hui ?
L'innovation , la création est le moteur indispensable à cette industrie créative
L'innovation , la création est le moteur indispensable à cette industrie créative
Nous essayons en proposant ce tremplin financier et médiatique à nos lauréats d'agir comme un agent de développement de la création et du luxe.
-Un pronostic sur le prochain lauréat ?
Nous serons nombreux à décider quel sera le Lauréat de l'ANDAM Fashion Award .
M.A.
M.A.
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